Entretien des systèmes de ventilation : quel impact sur la qualité de l’air intérieur et la performance énergétique ?
Dans les bâtiments tertiaires (bureaux, établissements scolaires, hôpitaux, commerces, etc.), la qualité de l’air intérieur (QAI) est un enjeu de santé publique et de productivité. Une ventilation mal entretenue peut non seulement dégrader l’air respiré par les occupants, mais aussi entraîner des consommations énergétiques excessives. C’est pourquoi une maintenance rigoureuse des systèmes de ventilation, notamment des centrales double flux s’il y en a, est indispensable.
1.Ventilation et qualité de l’air intérieur : un lien direct
La ventilation mécanique permet de :
- Extraire l’air vicié (CO₂, COV, humidité, particules fines).
- Apporter de l’air neuf depuis l’extérieur, souvent filtré et tempéré (si centrale double flux).
- Assurer un confort thermique et olfactif stable.
Mais un système mal entretenu peut se transformer en vecteur de pollution intérieure :
- Des filtres colmatés retiennent moins bien les particules et les allergènes.
- Des gaines encrassées favorisent le développement de moisissures, de bactéries et de contaminants divers.
- Des échangeurs sales entraînent une perte d’efficacité, une condensation excessive et de la corrosion.
Résultat : une baisse significative de la QAI, pouvant engendrer :
- Fatigue, migraines, irritations, troubles respiratoires.
- Hausse de l’absentéisme et baisse de productivité.
- Non-conformité avec les normes sanitaires (Code du travail, règlement sanitaire départemental type, etc.).
2.Mauvais entretien des systèmes de ventilation : un facteur de surconsommation énergétique
Un système de ventilation encrassé consomme beaucoup plus d’énergie :
- Les filtres encrassés forcent les ventilateurs à travailler davantage pour maintenir les débits d’air requis. Cette surcharge mécanique peut entraîner une hausse de consommation d’énergie allant de +10 % à +40 % selon l’état des filtres.
- Un échangeur thermique obstrué limite fortement la récupération de chaleur. En hiver comme en été, cela se traduit par des besoins accrus en chauffage ou en climatisation, impactant directement les dépenses énergétiques du bâtiment.
- Les fuites dans les gaines de ventilation représentent un autre point critique. L’air préalablement traité est partiellement perdu, ce qui occasionne un gaspillage énergétique direct pour compenser les déperditions.
- Les capteurs mal réglés ou défaillants entraînent une modulation incorrecte des débits d’air. Résultat : la ventilation fonctionne de manière permanente et inefficace, même lorsqu’elle n’est pas nécessaire.
Selon l’ADEME, un système de ventilation insuffisamment entretenu peut faire grimper la facture énergétique de 20 à 30 %, voire davantage dans certains cas.
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3.Entretien des systèmes de ventilation : les éléments critiques à surveiller
3.1. Centrale double flux (CTA)
Composant central, elle assure simultanément le soufflage d’air neuf et l’extraction d’air vicié.
Eléments de base de la CTA | Risque si mauvais entretien | Recommandations |
Filtres | Diminution de la qualité de l’air & surconsommation | Remplacement tous les 3 à 6 mois |
Echangeur thermique | Baisse du rendement énergétique, humidité | Nettoyer 1 ou 2 fois par an |
Ventilateurs | Bruit, panne, surchauffe, surconsommation | Nettoyage & vérification mécanique et connectiques annuelle |
Batteries | Moins de confort & surconsommation | Nettoyage voir détartrage selon usage |
Caisson | Accumulation de saleté voire moisissures | Nettoyage intérieur 1 fois par an |
3.2. Réseaux de gaines
- Problème : les gaines accumulent poussières, moisissures, voire nids d’insectes.
- Conséquences : dégradation de la QAI
- Efforts accrus des ventilateurs.
- Fréquence recommandée : tous les 5 ans voir moins selon usage.
3.3. Bouches de soufflage et de reprise
- Problème : poussières visibles et obstruction
- baisse de performance locale.
- Entretien : nettoyage léger tous les 6 mois, avec idéalement à la clé un contrôle des débits (vérifier si conforme aux réglages d’origines si nous possédons les éléments).
3.4. Capteurs et régulation
Les capteurs sont des éléments sensibles essentiels pour moduler la qualité de l’air intérieur (QAI) et optimiser les économies d’énergie.
Type de capteur | Rôle | Enjeux |
CO2 | Régule selon l’occupation, le taux de CO2 et un bon indicateur de présence | Débit d’air excessif ou insuffisant si mal calibré. Impact sur la consommation ou la QAI. |
Hygrométrie | Prévention humidité, moisissures | Confort et santé |
Température | Gestion du confort thermique et des batteries | Optimisation énergétique et confort |
Pression | Détection encrassement de filtres | Maintien du bon fonctionnement de la QAI |
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4.Fréquence d’entretien et plan de maintenance recommandés pour la ventilation
Eléments | Fréquence | Opération clé |
Filtres CTA | 3 à 6 mois | Remplacement |
Echangeur thermique | 1 à 2 fois par an | Nettoyage complet (plaques ou roues) |
Ventilateurs | 1 fois par an | vérification & nettoyage |
Réseaux de gaines | Tous les 5 ans (voir plus si nécessaire) | Nettoyage professionnel (idéalement robot, équipements d brossage, d’aspiration) |
Bouches aspiration / soufflage | 6 mois à 1 an | Dépoussiérage, vérification |
Entrées d’air (si SF) | 6 mois à 1 an | Dépoussiérage, vérification |
Sonde (s) / régulation | 1 fois par an | Vérification, mise à jour et étalonnage éventuel |
5.Bonnes pratiques et obligations d’entretien des systèmes de ventilation
- Tenir un carnet d’entretien à jour (exigé pour certains ERP).
- Faire auditer la QAI (CO2) régulièrement, surtout dans les écoles, crèches et bureaux (AVIpur adossé à DOMNEXX Groupe ALDES est en mesure de proposer cette prestation + rapport officiel)
- Respecter les normes en vigueur :
- Code du travail (R4222-1 à R4222-6)
- NF EN 16798-3 (ex-EN 13779)
- Règlement Sanitaire Départemental type
- Certifications HQE, BREEAM, WELL…
- Travailler avec des professionnels
Pour résumer
L’entretien des systèmes de ventilation dans les bâtiments tertiaires est bien plus qu’une obligation réglementaire : c’est un facteur direct de santé, d’économie et de performance environnementale. Une centrale double flux mal entretenue peut ruiner les efforts d’efficacité énergétique et faire chuter la qualité de l’air au détriment des occupants. Inversement, une ventilation bien suivie améliore le bien-être, la productivité, la durabilité des équipements et réduit les consommations énergétiques.
Travailler avec des professionnels du secteur est un gage de satisfaction pour les occupants ainsi que pour la pérennité des systèmes et des bâtiments.
Si vous êtes intéressé par une rencontre, nous serions ravis de fixer un rendez-vous à votre convenance.