Nuisibles et insectes : les chenilles processionnaires

12 septembre 2023

Les chenilles processionnaires

Sous nos latitudes il existe deux espèces de chenilles : la processionnaire du pin et la processionnaire du chêne dont la biologie est quasiment identique à l’exception que la première espèce ravage les pins et effectue une procession pour se nymphoser dans le sol au printemps, et la seconde ravage les feuillus avec une prédilection pour les chênaies et se nymphose sur l’arbre (Pas de procession au sol).

Les processionnaires du chêne et du pin posent de véritables problèmes d’ordre sanitaire sur les arbres et sur les hommes et animaux

De plus, à partir du stade L3, les chenilles libèrent dans l’air des poils urticants très allergènes pouvant provoquer des atteintes cutanées (démangeaisons pouvant mettre jusqu’à deux semaines à disparaître, œdèmes…), des atteintes oculaires (glaucome, cataracte…) ou encore des atteintes respiratoires (crise d’asthme…). Ces soies urticantes sont disséminées par le vent pendant tout l’été, et les reliquats de nids de nymphose, accrochés sur les grosses branches et les troncs, conservent leur potentiel d’urtication même pendant l’hiver. 

En effet, les chenilles sont à l’origine d’importantes défoliations sur les chênes et les pins provoquant un ralentissement de la croissance des arbres atteints. Toutefois, une défoliation totale ne provoque pas directement la mort des arbres hôtes. Cependant, les défeuillaison répétées sur plusieurs années contribuent à leur affaiblissement, et ces arbres deviennent ainsi plus sensibles aux stress hydriques et aux attaques d’autres parasites et/ou pathogènes, comme l’oïdium par exemple (maladie du feuillage).

Il est donc utile de lutter contre ces chenilles défoliatrices.

La chenille processionnaire du Pin

Nous avons 5 stades larvaires. Les chenilles sont urticantes à partir du stade L3.

Les papillons adultes ont une vie très brève et volent en été (fin juin à août). La femelle pond des œufs groupés sous forme d’un manchon de ponte de 4 à 5 cm entourant deux ou plusieurs aiguilles de pin. L’éclosion se produit environ un mois après le vol. Les jeunes chenilles grégaires se nourrissent la nuit au détriment des aiguilles

Période d’observation

Plante Hôte : Pins. Mais cette chenille peut s’attaquer à d’autres essences d’arbres : Cèdres, Douglas, cyprès. 

Une génération par an, alternance de phases de pullulations qui durent quelques années et des périodes de régression des populations. En hiver, la consommation des aiguilles peut aller jusqu’à la défoliation totale. Un des ravageurs les plus sérieux des Pineraies.

La chenille processionnaire du chêne

La processionnaire du chêne est un papillon ravageur, spécifique du chêne, présent en Europe de l’ouest et notamment dans les régions du nord de la France. Comme chez tous les Lépidoptères, le cycle se décompose en trois phases successives : la phase adulte caractérisée par les papillons, la phase larvaire qui comprend six stades de chenilles différenciées (L1 à L6), et la phase nymphale qui correspond à la transformation des chenilles en chrysalides. Les chenilles sont très grégaires et se déplacent en processions. Elles se nourrissent de jour comme de nuit du feuillage de leur arbre hôte.

Cycle de développement :

La femelle pond ses œufs au cours de l’été (mi-juillet à mi-août), sur de fins rameaux, de préférence en orientation sud. Une ponte peut contenir de 30 à 300 œufs. L’insecte hiverne à ce stade. L’éclosion a lieu groupée, au printemps, au moment du débourrement des arbres (en avril)

La défoliation des chênes couvrant la période de présence des chenilles d’avril à juin-début juillet. La pousse de la saint Jean peut donc être également consommée. La défoliation peut être totale en phase de pullulation. La vie d’un arbre vigoureux n’est pas compromise par une défoliation même totale une année, mais des défoliations successives contribuent à l’affaiblir et le prédisposent à des attaques de ravageurs ou pathogènes secondaires. De plus, la défoliation entraîne une diminution de la capacité de photosynthèse ce qui induit une réduction de la croissance. 

 

Méthodes pour lutter contre les chenilles processionnaires

Les méthodes de lutte pour une gestion optimale des 2 espèces :

 

  • Lutte chimique : Traitement chimique à base de Bacillus thuringiensis kurstaki (Btk). L’emploi de ce bio insecticide s’effectue, lorsque les chenilles se trouvent aux stades L1 à L4. La méthode d’application : pulvérisation ou atomisation. L’ingestion de ce bacillus par la chenille Les chenilles arrêtent de s’alimenter quelques heures après l’ingestion et ne font plus de dégâts. Elles meurent ensuite dans les jours qui suivent.
  • Lutte mécanique Appelé échenillage, la lutte mécanique consiste à prélever et détruire manuellement les nids de processionnaires du chêne. Cette destruction peut se faire par pulvérisation d’eau savonneuse sur les nids, puis décrochage et/ou aspiration des nids, qui seront ensuite emballés dans des sacs étanches. Cette technique n’est cependant pas adaptée à de grands arbres ni sur de grandes surfaces. Le port des EPI est obligatoire.
  • Le piégeage des papillons adultes (Pour les deux espèces) La pose de pièges à phéromone consiste à attirer les papillons mâles présents sur le secteur pendant l’ensemble de la période de vol, réduisant ainsi les accouplements et le nombre de pontes potentielles. Cette méthode de lutte ne peut être efficace que si les populations de processionnaires du chêne sont faibles et sur des arbres isolés (Méthode pas efficace en Forêt).Cette méthode peut être utilisée à des fins de monitoring, c’est-à-dire de surveillance de la dynamique de la population, dans le but de mettre en place par la suite d’autres techniques de gestion adaptées. Pour être efficace, ces pièges doivent installés à des grandes hauteurs et entretenus régulièrement.

     

  • Le piégeage de masse des chenilles (Uniquement pour la chenille processionnaire) : Appelé éco-piège, il piège permet la collecte et la destruction massive des chenilles processionnaires du pin, en assurant protection et respect de l’environnement.Les pièges doivent être positionnés dès le mois de janvier.
    Le piégeage des chenilles se fait lors de leur descente de l’arbre (dans la collerette) : elles se canalisent vers le tube collecteur pour descendre par celui-ci et tomber dans le sachet collecteur / destructeur. Le sachet sera retiré au plus tôt fin mai.

     

  • La gestion paysagère et la lutte sylvicole : La gestion paysagère et la lutte sylvicole consiste à améliorer la biodiversité des peuplements en privilégiant le mélange d’espèces, afin de réduire le nombre et l’accessibilité des arbres hôtes, et de constituer un refuge pour les ennemis naturels. La lutte préventive par abattage d’un arbre infesté de manière récurrente peut aussi être une solution de lutte contre les processionnaires.

Quelques conseils pour éviter les nuisances des chenilles processionnaires :

En forêts ou en zones boisées urbaines :

  • Eviter les arbres porteurs de nids
  • Eloigner les enfants et les animaux de compagnie
  • Ne jamais toucher les chenilles vivantes ou mortes, les nids récents ou vieux 
  • Eviter de se frotter les yeux en cas d’exposition
  • Par grand vent ne pas faire sécher son linge à l’extérieur près des arbres atteints.

Au retour de forêt :

  • En cas de doute, prendre une douche tiède et changer de vêtements
  • Si des problèmes subsistent, consultez un médecin traitant. Si des réactions sont visibles sur un animal de compagnie, consultez rapidement un vétérinaire.

Démarche Eco responsable préconisée par Avipur:

  • Mise en place et entretien d’Éco piège (Processionnaire du pin uniquement)
  • Installation de nichoir à Mésanges (Prédateurs de chenilles processionnaires) : Mésange bleue et Mésange charbonnière
  • Installation de gîtes pour les chauves-souris

 

En savoir plus sur la régulation des insectes.

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